LES JEUNES AGRICULTEURS MALOUINS

UNE AGRICULTURE DYNAMIQUE AVEC SES JEUNES AGRICULTEURS

La commune de Saint-Malô-du-Bois s’étend sur environ 1300 hectares de Surface Agricole Utile (SAU). Il y a une vingtaine d’exploitations pour animer ce tissu rural. On y trouve de la diversité puisque ces exploitations pour certaines, sont en polyculture-élevage (volailles, bovins viande, bovins lait, porcs, chevaux, gibiers, lapins…). Notre territoire local est principalement occupé par des cultures traditionnelles (blé, maïs…). Notre commune compte un
bon tiers d’exploitations biologiques.

Agriculteur, c’est un métier riche d’expériences et très passionnant où se dégage un sens de la mutualisation comme en témoigne la CUMA Sèvre et Bois. La relève agricole est bien assurée sur notre commune.

JÉRÔME CHARRIER
35 ans

JÉRÔME CHARRIER
35 ans

Quelle est ton activité ?

Je produis du lait bio (750 000 litres par an). Pour alimenter les vaches, je cultive également du maïs et du blé bio. Les bâtiments sont équipés de panneaux pour de la production photovoltaïque
et plus récemment, on s’est lancé dans l’agroforesterie (plantation sur 35 hectares de 1 000 arbres destinés à la vente à long terme). Notre exploitation s’étend sur 110 hectares et je suis associé avec mon père. Nous avons également un apprenti

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Même si je suis fils d’agriculteur, je ne me voyais pas du tout comme exploitant. Je visais une école d’ingénieurs. Mon stage de fin d’études en DUT m’a fait comprendre que je ne passerais jamais ma vie en bureau, aussi je me suis réorienté d’abord vers une formation en technicien de
maintenance, mais l’expérience n’a pas été convaincante et j’ai pu me lancer dans des études agricoles « raccourcies » quasiment en même temps. Six mois après, je me retrouvais à compléter ma formation sur le terrain avec mon papa et j’ai pu apprécier de travailler en extérieur et d’avoir un travail varié.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

Les tâches administratives sont nécessaires mais peuvent prendre assez rapidement beaucoup, voire trop de temps. On doit très souvent faire face à des contraintes extérieures que l’on ne maîtrise pas du tout (météo, ravageurs). Parfois, il nous arrive aussi d’être précurseurs sur certaines activités et de proposer des idées qui apportent un bénéfice pour l’environnement, la nature, mais les démarches ne sont pas assez abouties pour qu’on puisse toucher des aides. Par contre ceux qui ensuite reprennent ces méthodes, les améliorent, les rendent plus efficaces, vont eux pouvoir en bénéficier. J’ai pu en faire l’expérience avec notre activité d’agroforesterie. Enfin, le paysage de notre bocage n’est pas constitué de grandes surfaces, comme on en voit dans d’autres régions agricoles.
Il nous faut alors passer d’une petite surface à l’autre et certaines fois on a l’impression de perdre
notre temps.

Qu’est-ce qui te plaît le plus ?

Les journées sont effectivement bien remplies, mais notre activité nous permet d’avoir un volume horaire relativement stable. Et puis il faut aussi noter que nous sommes solidaires entre agriculteurs. L’entraide est bien présente, les coups de main entre collègues se donnent volontiers. Notre agriculture du bocage est dynamique.

La vision sur l’avenir du métier ?

Les décisions politiques qui sont prises sont parfois difficiles à comprendre : récemment on a parlé d’OGM… notre avenir pourrait apparaître incertain. Et il faut aussi intégrer des contraintes différentes selon les pays. Et même au sein d’un pays, les régions agricoles n’ont pas les mêmes atouts… Je pense qu’il faut continuer une agriculture comme on la connaît chez nous

Martin ALLAIRE
EARL LANDAISE
26 ans
BAC PRO – BTS ACSE (Analyse Conduite Stratégie
Exploitation)

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Depuis toujours l’agriculture a été une passion, étant fils d’agriculteur la transmission s’est faite naturellement. Le contact avec les animaux, la diversification du travail, du métier et être mon propre patron m’ont conforté dans mon choix d’être agriculteur.

Type d’agriculture (culture, élevage) ?

Notre exploitation a pour activité, les vaches laitières, les porcs d’engraissement sur une surface de 48 hectares dont 11 hectares en blé et le reste en fourrage pour l’alimentation.

Qu’est-ce qui te plaît le plus ?

C’est la diversité du travail et d’être son propre chef, c’est plus simple de travailler tout seul. Il y a une bonne CUMA et une bonne entraide entre agriculteurs.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

Le plus contraignant, c’est de ne pas maîtriser le prix d’achat et de vente, et d’être les premiers impactés pas les spéculations et variations des cours mondiaux. Dans une moindre mesure, les aléas climatiques, mais nous sommes tous dans le même bateau. Pour moi j’apprécie d’être maître de mon travail puisque je suis tout seul, mais c’est compliqué aussi quand on a une famille à gérer.

La vision sur l’avenir du métier ?

Difficile de définir l’avenir, compliqué et très incertain.

THOMAS RONDEAU
GAEC L’HORIZON (CRÉPAUD)
23 ans
BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole)

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

J’ai toujours su que mon métier serait en lien avec la terre. Un peu plus jeune, je pensais m’orienter vers le métier d’ingénieur agronome ou vétérinaire. J’ai fait un BTS en alternance à Angers qui m’a donné des bases en gestion d’exploitation et de comptabilité complété par une année de spécialisation en production laitière. Je suis en cours de passation avec mon oncle pour reprendre l’exploitation familiale avec mon père.

Type d’agriculture (culture, élevage) ?

Je vais m’installer définitivement dans l’exploitation début 2023 basée principalement sur la production laitière et la volaille bio. Avec mes 100 hectares composés à 75% de prairie, je cherche au maximum à me rendre autonome pour
nourrir mes animaux ; cela est possible avec l’irrigation qui limite les achats de concentrés extérieurs.

Qu’est-ce qui te plaît le plus ?

Les avantages du métier sont nombreux comme la liberté des horaires et le fait de travailler avec du vivant.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

La traite des vaches laitières matin et soir, tous les jours de l’année ainsi que l’astreinte permanente imposent une certaine organisation (remplacements…). À SaintMalô-du-Bois, les jeunes agriculteurs sont nombreux et c’est un atout pour l’entraide, la convivialité, mais aussi par la mise en commun de matériels (CUMA).

La vision sur l’avenir du métier ?

Je suis confiant pour l’avenir même si des incertitudes liées au climat et au cours des marchés demeurent. L’envie d’être plus en lien avec le consommateur et de faire des produits de qualité permet de se projeter dans ce beau métier d’avenir qui se devra d’attirer des jeunes.

CLÉMENT PASQUIER
GAEC MANCEAU
21 ans
BAC PRO – BTS ACSE (Analyse Conduite Stratégie
Exploitation)

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Depuis toujours j’ai voulu être agriculteur, mon grand-père travaillait dans ce métier. Au 1er janvier 2023, je prévois de m’installer dans le GAEC MANCEAU, avec comme collègues Guillaume et Tony MANCEAU qui sont cousins et je prendrai la place de Dominique MANCEAU, le père de Guillaume, qui prend sa retraite.

Type d’agriculture (culture, élevage) ?

L’activité principale sur l’exploitation est la vache laitière, pour une surface agricole de 150 hectares dont 35 hectares en culture (blé) et le reste en fourrage pour l’alimentation.

Entraide agriculteurs ?

Il y a beaucoup d’entraide entre les jeunes agriculteurs et nous avons une très bonne CUMA Sèvre-Bois.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant et ce qui te plaît le plus ?

Le plus difficile, c’est de ne pas maitriser le marché et les aléas de la météo et le plus intéressant c’est d’être libre dans le temps et la gestion du travail.

La vision sur l’avenir du métier ?

Aujourd’hui, pour moi, c’est d’être installé en temps et en heure et que je puisse vivre de mon métier

MATHIEU FRUCHET
37 ans

Quelle est ton activité ?

J’élève des lapins qui sont vendus en circuit classique et des vaches, dont la viande est vendue en magasin de producteurs à Mortagne-sur-Sèvre, « La Ferme de Chez Nous ». Je fais aussi de la culture destinée à l’alimentation de mes bovins et je produis également de l’électricité photovoltaïque. L’exploitation s’étend sur 85 hectares et je me suis installé au départ avec mes parents et depuis leur retraite toute récente, je suis aidé par 2 salariés (et toujours mes parents pour le moment), pour les tâches administratives et le travail agricole.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

La coopérative propose une certaine sécurité dans le volume des ventes, mais le revers de la médaille est dans l’imposition d’un cahier des charges avec des règles à respecter. Au contraire, avec le magasin de producteurs, on est plus libre de faire ce qu’on veut, mais on a en direct l’exigence du final, et donc le magasin nous impose de faire toujours mieux ! De mon côté, je me retrouve certaines fois avec des pics de travail assez importants lors du printemps jusqu’à l’automne avec la mise en place des cultures, les récoltes et aussi le suivi des animaux en pâture à l’extérieur lors des beaux jours.

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Pour moi c’était une évidence : je n’ai jamais envisagé de faire un autre métier !

Qu’est-ce qui te plaît le plus ?

Quand je vois ce qui se passe dans mon « circuit court », avec la vente au magasin, je peux voir une lecture directe de mon travail, avec le retour à la fois des clients et des bouchers sur place et j’ai des bons retours. Le travail qui est fait en circuit court est nettement mieux valorisé à mes yeux, et je suis aussi en autonomie sur la partie viande bovine, car je n’y fais pas d’achats extérieurs d’aliments pour la nourriture des animaux.

La vision sur l’avenir du métier ?

La géographie du bocage fait qu’on ne restera jamais isolé avec nos petites exploitations diversifiées. C’est une force ! D’ailleurs, on observe aussi que certains grands céréaliers commencent à replanter des haies voire à se diversifier en intégrant un peu d’élevage … Les magasins de producteurs en circuit court commencent à remettre en cause certaines habitudes de productions agricoles. Et puis on est quand même pas mal de jeunes sur la commune à s’être installés, on se serre les coudes, la relève est là pour quelques années !

STELLA MENGUY
24 ans
Agricultrice aux Montys depuis 1 an.

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Même si mes parents ne sont pas dans ce milieu, je m’intéresse au domaine agricole depuis l’âge de 10 ans. J’allais travailler chez mon voisin à Saint Aubindes-Ormeaux pendant toutes les vacances. J’ai donc orienté mes études dans ce domaine dès la 3e en intégrant la MFR de Pouzauges et ce jusqu’au BAC pro Conduite et Gestion d’une Exploitation Agricole (CGEA). D’abord salariée au sein du service remplacement pendant 1 an, puis au sein d’exploitations agricoles pendant 2 ans et demi, je me suis installée à mon compte depuis 1 an aux Montys à Saint-Malô-du-Bois en reprenant l’activité de Régis FRUCHET.

Type d’activité ?

Je me suis spécialisée dans l’élevage de lapins. Naissances
et engraissements dans un bâtiment de 1 700 m2
.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant et ce qui te plaît le plus ?

Je travaille à mon compte, c’est à la fois une contrainte d’avoir peu de temps pour soi car l’élevage nécessite une surveillance journalière, même le week-end. Et en même temps une grande liberté dans le travail. Ce qui me permet d’être engagée comme pompier volontaire au sein du centre de secours de Saint Laurent-sur-Sèvre.

Entraide agriculteurs ?

Heureusement, l’entraide existe avec d’autres agriculteurs. C’est le cas pour moi avec mon ancien patron, mon voisin…

La vision sur l’avenir du métier ?

Pour l’avenir, il y a une bonne dynamique sur le canton et encore plus à Saint-Malô-du-Bois. À voir si cela se poursuit avec la génération suivante. Et même si cela a évolué, les femmes sont encore peu nombreuses au sein des exploitations.

ROBIN BOISSINOT
26 ans

Quelle est ton activité ?

J’élève des veaux destinés à la boucherie (environ 600 veaux expédiés par an). Je possède aussi des vaches de race Angus destinées à la reproduction. J’ai aussi un élevage de volailles bio (poulets, pintades) et nous faisons des cultures bio (chanvre, lin, lentilles, blé, colza, maïs, soja) vendues à une coopérative. Enfin, je produis aussi de l’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques. Je suis associé avec mon père et notre exploitation s’étend sur 100 hectares.

Qu’est-ce qui t’a donné la vocation ?

Je reconnais volontiers que mon papa m’a transmis le plaisir et l’envie du métier d’agriculteur. Par ailleurs, je ne me voyais pas faire un travail en « intérieur ».

La vision sur l’avenir du métier ?

Si je regarde notre métier d’aujourd’hui et que je le compare avec celui de nos parents ou grands-parents, on s’aperçoit que les conditions de travail se sont améliorées grâce à l’évolution de la technologie. La mutualisation est aussi nécessaire et doit perdurer, c’est un vrai sens économique de mieux consommer, car les outils sont à la fois plus et mieux utilisés.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

J’ai une activité qui me donne parfois des journées très chargées. Le temps de travail hebdomadaire s’élève à 65 heures en moyenne, même si je pense que je ne compte pas toutes les heures, et les 2 mois d’hiver sont pour moi beaucoup plus calmes … Les tâches administratives me donnent l’impression d’être de plus en plus contrôlé par nos clients. Ce système de contrôle donne la sensation d’une perte de confiance envers notre métier. Tout ce temps passé derrière l’écran… on pourrait l’utiliser d’une autre manière et être au plus près de nos cultures ou de nos animaux ! Et puis il y a aussi une chose qui me frustre beaucoup, c’est d’avoir une agriculture qui ne fonctionne aujourd’hui que parce qu’elle est subventionnée. Enfin, il faut constamment s’adapter avec la météo. On a l’impression que « l’accident » météorologique qu’on a connu sur une saison peut en fait se répéter les saisons suivantes et devenir finalement « habituel ».

Qu’est-ce qui te plaît le plus ?

J’apprécie énormément de faire un travail en extérieur et d’être mon « patron ». La très forte autonomie dans la gestion du travail est une chance et les activités sont très variées, à la fois dans les tâches et la saisonnalité. Le côté positif de notre installation, réside dans la mise en place de l’irrigation, ce qui apporte un côté sécurisant pour garantir au mieux les récoltes. Et moi je vis aussi très bien ma vie de jeune en dehors du travail !

VICTOR PASQUIER
LES PRAIRIES DU VAL JOLY
24 ans
Bac Pro CCTAR (Productions animales)

Qu’est ce qui t’a donné la vocation ?

J’ai toujours vécu près de la nature, et surtout des animaux avec mon père Hugues, éleveur de chevaux et mon grand-père Jean, agriculteur dans ce village auparavant. Après un Bac Pro technicien en productions agricoles en alternance sur 3 ans à Melay et passionné depuis tout petit, c’est naturellement que j’ai souhaité m’installer au Vau Joly début 2022.

Qu’est ce qui te plaît le plus ?

J’aime mon métier pour ses nombreux avantages : l’autonomie, pas d’ordres à recevoir d’un patron, pas d’horaires et surtout vivre au grand air avec du vivant au rythme des saisons.

La vision sur l’avenir du métier ?

Je souhaiterais que les produits issus de l’agriculture soient plus valorisants pour les exploitants, c’est pourquoi je vends ma viande en direct, pour être au plus près du consommateur et des restaurateurs.

Type d’agriculture (culture, élevage) ?

Actuellement, j’ai un cheptel composé de 200 bêtes, dont 95 vaches à viande, toutes de races d’exceptions : le Wagyu qui permet de se démarquer par son goût très persillé ainsi que des Angus et des Salers. Elles sont réparties sur 140 hectares, sur les communes de Saint-Malô et Chambretaud dans une démarche H.V.E.(Haute Valeur Environnementale).

Qu’est-ce qui est le plus contraignant ?

Je mets à cœur de pouvoir nourrir mon troupeau en toute autonomie grâce à l’herbe de mes prairies et au foin à condition que la météo le permette. Également, le fait de travailler avec des animaux nécessite d’être auprès d’eux 365 jours par an.

PIERRE ALLAIRE
29 ans

Qu’est ce qui t’a donné la vocation ?

Fils d’agriculteur, j’ai baigné dans ce métier depuis mon plus jeune âge et j’ai toujours eu envie de travailler dans ce domaine. Je suis donc entré en MFR dès la 4e afin de suivre un cursus complet jusqu’au Bac Pro CGEA. À la suite de quoi, mon maitre d’apprentissage de Mortagne-sur-Sèvre m’a embauché. Au bout d’un an, j’ai rejoint l’exploitation familiale en 2013 pour aider mon père, mon oncle et ma tante, alors installés ensemble.

Entraide agriculteurs ?

J’échange beaucoup avec les autres agriculteurs du coin, et surtout avec ceux qui sont également en bio. L’entraide se fait également au sein des CUMA de Saint- Malô-du-Bois, Les Epesses et La Verrie

La vision sur l’avenir du métier ?

Pour moi, l’avenir de l’agriculture est au travers de nouvelles façons de produire et une consommation plus locale.

Type d’activité ?

Nous sommes en polyculture et élevage et en agriculture biologique. Nous cultivons du Soja, du lin, du chanvre, du méteil, de la pomme de terre et du maïs sur une surface totale de 115 hectares. L’élevage se compose de volailles bio, de bœufs charolais, de truies en plein air et d’un troupeau de brebis. Nous avons créé la marque « Gustin producteurs » en 2019 afin de faire de la vente directe de lait, de fromages et de yaourts.

Qu’est-ce qui est le plus contraignant et ce qui te plaît le plus ?

La plus grosse difficulté est de trouver l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle et être capable de prendre un peu de temps pour soi et sa famille. A contrario, le fait d’être à son compte, d’avoir une relation avec le client final et de gérer la chaine du producteur au consommateur est vraiment satisfaisant.